Dordogne : une plainte contre le maire de Saint-Cyprien pour homophobie

Sud-Ouest

L’employé d’un salon de coiffure a porté plainte contre Pierre Mounet, maire de Saint-Cyprien en Dordogne, pour propos homophobes. Des « termes malvenus » selon l’intéressé qui, toutefois, ne nie pas

Pierre Mounet (à droite) avait déjà déclaré qu’il ne célèbrerait pas de mariage entre personnes du même sexe

Pierre Mounet (à droite) avait déjà déclaré qu’il ne célébrerait pas de mariage entre personnes du même sexe (Archives Titia Carrizey-Jasick)

Une plainte a été déposée contre Pierre Mounet, le maire de Saint-Cyprien, en Dordogne, pour des propos homophobes qu’il aurait formulé, vendredi 7 juin, devant l’employé d’un salon de coiffure de la rue Gambetta, dans sa commune, dont l’homosexualité est de notoriété publique.

Lors d’une discussion sur un mariage qui allait être célébré entre un homme et une femme, le maire aurait dit : « Tant que c’est des gens normaux, ça me va ».

« Je suis resté bouche bée et j’ai continué à le coiffer, raconte l’employé, qui vit en couple. Ce serait une personne lambda, peut-être que nous n’aurions rien fait. Mais là, il s’agit du maire. Nous sommes plusieurs couples homosexuels dans la commune. Pour moi et mon compagnon, il n’était pas possible de laisser passer ça. D’autant que ce n’est pas la première fois que l’on entend ce type de propos de sa part. »

Opposé au mariage pour tous

Pierre Mounet n’a jamais nié son opposition au mariage pour tous. Lors de son discours de la traditionnelle cérémonie des vœux en début d’année, s’il disait être « respectueux des penchants, des idées, des comportements de chacun », « ne pas être homophobe » et que l’homosexualité ne le dérangeait pas, il avait affirmé qu’il n’appliquerait pas la loi sur le mariage pour tous dans sa mairie et ne laisserait pas le soin à un adjoint ou à un conseiller municipal d’officier à sa place. « Je ne suis pas assez faux-cul pour laisser aux autres ce que viscéralement je ne peux pas faire moi-même », avait-il déclaré.

Joint mercredi soir, il confirme ses propos au salon de coiffure : « C’était une discussion privée. Les termes étaient malvenus, je le conçois. Mais à mon avis, il n’y a pas de quoi fouetter un chat », réagit-il.

Concernant son opposition au mariage pour tous, il réitère qu’il refusera d’en célébrer un. « Je suis d’autant plus à l’aise pour en parler que je ne me représente pas comme maire, justement pour ne pas avoir à me livrer à ce genre de folklore. »

Suite à la plainte, une enquête a été ouverte. C’est le procureur de la République qui décidera de poursuivre ou de classer l’affaire dans les semaines qui viennent.